Repousser toujours plus loin les limites

Dans mon article publié il y a dix ans sur les paradis fiscaux et les délocalisations je disais que les limites de l'endettement des Etats étaient atteintes et qu'avec l'arrêt de ce soutien la consommation allait ralentir et la récession s'installer. 

 

J'avais tort. Les banques centrales ont fait des ''choses'' non conventionnelles  en rachetant toute sortes d'actifs par création monétaire pure et simple: d'abord des créances publiques puis tout ce qui se présentait ou presque, ainsi l'argent magique a pu se déverser pendant des années, amenant les taux des emprunts d'Etat mais aussi de toutes les formes de crédits  au dessous de zéro. Aux Etats Unis ''l'argent hélicoptère'' directement donnés par l'Etat aux particuliers à même été utilisé pour soutenir la consommation. 

 

L'ensemble des actifs ont ainsi pu être financés à peu de frais et leur prix s'est soit envolé soit a pu être maintenu à des niveaux élevés: les actions, les obligations et l'immobilier sont désormais très vulnérable à la moindre hausse des taux! 

    

Les ruptures des chaines de production mondialisées générées par le covid et par le conflit russo-ukrainien génèrent une inflation très importante et soudaine sur la plupart des produits. Cette l'inflation résulte d'un défaut d'offres et non par d'un excès de demande comme on aurait pu s'y attendre avec les milliards d'argent crée de toute pièce. 

 

La ''bonne inflation'' que nous avons connue dans les années cinquante et soixante avec des salaires indexés qui la rendais supportable et des taux de crédit élevés pour la freiner n'est plus de mise: en effet la doxa libérale intégriste qui nous dirige est hostile à toute augmentation récurrente des salaires et l'arme classique de lutte contre l'inflation qu'était l'augmentation des taux et les restrictions de crédits serait catastrophique sur le prix des actifs! Si l'augmentation de l'inflation ne peut plus être combattue et que les revenus nominaux ne suivent pas le pouvoir d'achat des populations va s'éroder rapidement. Ceci ne va pas manquer d' entrainer des  troubles sociaux de par le monde, voire des révolutions et des conflits. 

 

Mais des innovations monétaires sont à nouveau évoquées par certains hommes politiques: les banques centrales détenant désormais des montants considérables de créances publiques pourraient les annuler.

En effet pour les Etats il s'agit de dettes à eux mêmes puisque les banques centrales sont leurs propriété. L'annulation de ces dettes/créances seraient sans conséquences pour quiconque! Les  Etats auraient ainsi les moyens d'emprunter à nouveau pour mener des politiques volontariste et créatrice d'emplois dans la nécessaire  bifurcation écologique. 

 

Mais là nous sommes dans un monde ou la magie et le fantastique trouvent comme autrefois droit de cité. Il est vrai que les défis qui se confrontent à nous, avec le changement climatique désormais irréversible, sont si graves  que notre salut doit être recherché même dans des moyens non conventionnels!

 



22/03/2022
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